Ayurvéda et gastronomie dans les Bauges
L’auberge D’Aillon et d’Ailleurs, récemment ouverte dans une petite station de montagne des Bauges, entre Annecy et Chambéry, propose une escapade bien-être qui conjugue Ayurvéda et gastronomie autour des plantes sauvages. Nous l'avons testée pour vous.
Les Bauges et ses trésors se méritent ! Avec sa quinzaine de village et une vingtaine de sommets au-dessus de 2000 mètres, ce massif de Haute-Savoie joue la discrétion plutôt que la notoriété. Depuis Chambéry, il faut une bonne demi-heure d’une route en lacets pour atteindre Aillon-le-Jeune.
À 1000 mètres d’altitude, en ce mi-printemps verdoyant, les quelques pistes de ski ont fait place aux randonnées et au VTT. C’est là que Jérôme et Michelle Salord, conquis par le calme des lieux, ont décidé un beau jour de s’installer. Un chalet familial d’abord, puis l’envie « d’investir utile, de participer au développement du village confronté au défi du changement climatique », explique Jérôme Salord. Entrepreneur, il a créé Santévet en 2003, un site internet d’assurance des chiens et des chats. De quoi financer ses projets hôteliers « sans attendre un retour sur investissement rapide », avec pour but de « procurer du bien-être ».
L’ayurvéda, un point fort
L’auberge D’Aillon et d’Ailleurs – un ancien centre de vacances - aurait pu n’être qu’un bon hôtel. Mais le projet est monté en gamme au fur et à mesure avec les 4* comme objectif (en cours) et une vraie envie de jouer la carte du bien-être et du lâcher prise.
Une rencontre, en particulier, a été déterminante. Celle Amandine Niquet, alors fromagère à la Correrie, la grande ferme du village. La jeune femme originaire du Val d’Oise, partie à 20 ans « à pied et avec son baluchon » découvrir le monde, s’est aussi formée à la médecine ayurvédique auprès de différentes écoles comme l’Institut Européen d’études védique de Vaidya Atreya Smith. Elle y a acquis des connaissances sur l’anatomie, la physiologie, la psychologie, la phytothérapie et l’alimentation. À 33 ans, la proposition d’exercer son art dans le spa flambant neuf de l’hôtel l'a séduite.
Des courts séjours personnalisés
« L’être humain est complexe et global. Les gens ont besoin d’écoute, de contact, de toucher, explique-t-elle. L’ayurvéda répond à tout cela. » Le meilleur moyen de s’immerger dans cette pratique basée sur la prévention – « l’ayurvéda considère que la maladie prévient sept fois avant de sévir » - est de participer à un séjour personnalisé de 3 jours et 3 nuits, proposé deux fois par mois, en très petits groupes.
Un bilan individuel préalable permet dès l’arrivée de déterminer les objectifs et les soins ayurvédiques (deux heures par jour) les mieux adaptés : massages détoxifiants, drainants, stimulants (abhyanga, shirodara, udvartana, padabhyanga…), bols kanzu, préparation au caisson de sudation, bains de vapeur et même bain au petit lait de la ferme (maha snana)... Amandine crée elle-même certaines de ses huiles et ses poudres à partir des plantes de son jardin ou de plantes sauvages cueillies à proximité.
Le programme, dispensé dans le spa, comporte également des séances de yoga prodiguées par la coach Camille Degotex, des marches au grand air… Amandine est sans cesse disponible et un dialogue final est l’occasion de repartir avec des conseils afin de prolonger l'expérience chez soi.
La table, vecteur de vivre bien
« L’alimentation est un pilier fondamental de l’ayurvéda », précise Amandine. Elle adapte donc au maximum les menus à chaque convive mais sans jamais oublier la dimension plaisir associée à la nourriture, rappelant que le principe de l’ayurvéda est de s’adapter aux cultures et aux produits locaux. « Sinon, c’est contreproductif », estime-t-elle. Alors du vin, du café pourquoi pas… mais raisonnablement. Il s’agit de s’accorder également avec les envies et les ambitions des deux jeunes cuisiniers Marc Guy et Raphaëlle Seigneur, en couple en cuisine et à la ville, tous deux issus d’écoles hôtelières et déjà riches en expériences acquises auprès de grands chefs.
Produits locaux et plantes de montagne
La gastronomie est en effet au cœur de l’offre de l’Auberge, avec l’objectif de décrocher un jour une étoile. L’accent est mis sur les produits locaux dénichés à moins de 150 km aux alentours : fruits et légumes, poissons du lac Léman (aucun de mer), viandes de Savoie, agneau des Bauges… Et les plantes sauvages qu’ils se font un plaisir de récolter.
Raphaëlle Seigneur a été formée à la cuisine de la nature par Jérôme Jaegle, le chef étoilé (rouge et vert) de l’Alchémille à Kaysersberg, en Alsace. Le duo les accommode de toutes les façons possibles : crues, cuites, en sorbet, en sabayon, au siphon… Mais dans leur cuisine, le beurre, la crème, le fromage (de la ferme) ont aussi toute leur place.
795 Route de la Correrie, 73340, Aillon-le-Jeune. Tel. : 04 58 39 01 30
Plus d'infos sur www.aillon-ailleurs.com/
Regards Croisés Hébergement
- Toutes les chambres sont spacieuses (30m2 environ), différentes les unes des autres et très bien équipées.
- On aime bien l'ambiance du salon, avec son piano et le fond sonore très jazzy.
Regards Croisés Bien-être
- Les cabines du spa sont élégantes et très confortables.
- On apprécie le vrai bassin intérieur chauffé à 28°C, avec balnéothérapie, et les deux bains nordiques extérieurs à 40°C.